Communiqué de presse :
Caroline Challan Belval propose l’exposition « Le Testament d’Ève » dans la maison du poète. Ses recherches et études tournées vers l’architecture, son intérêt pour la forme cachée et notre perception de l’environnement visible et invisible, s’articulent autour de ce que Cocteau aurait pu appeler « Poésie de forme » en référence à sa propre « Poésie graphique ».
Caroline Challan Belval inscrit son travail de création dans une proposition évolutive, toujours en mouvement, un mouvement en forme d’échelle où la reprise de formes anciennes ou même d’un concept revu, permet de passer à l’étape suivante, d’élargir à la fois le propos et de le renouveler. Elle oscille entre appréhender et recommencer dans le respect méticuleux de la forme aperçue et pourtant toujours dans le geste « porteur de nouveauté ». Intégré dans un système de répétition et transformation que l’on rencontre régulièrement dans l’histoire de l’art jusqu’à nos jours, le travail de l’artiste nous conduit, à travers un dédale de jeux, à un déplacement complexe de la forme et de la figuration.
Comment ne pas évoquer la forme poétique d’un Jean Cocteau qui en réadaptant les mythes antiques, ou selon sa formule « retendre la peau des mythes », entre de plein pied dans la modernité et l’avant-garde ? Ainsi, le très coctalien « Je décalque l’invisible » s’adapte parfaitement au travail de Caroline Challan Belval qui rejoint dans l’espace muséal par le dessin, par le film, par l’empreinte, l’esprit même de l’hôte du lieu.
Inscrite dans une création artistique en pleine évolution, l’exposition « Le Testament d’Ève » marque ce profond respect d’une ligne délibérément ouverte par Jean Cocteau et dont les ramifications ont permis à plusieurs nouvelles générations l’expression d’une mythologie personnelle, la retranscription d’un espace imaginaire. Ève se place ici en miroir d’Orphée, curieux insatiables, géants éternels de l’histoire humaine.
Françoise Leonelli, Conservatrice du Musée Cocteau, 2017
Textes de :Julien Magnier - Caroline Challan Belval / Les alchimies
Alexandre Mare - Comme un ciel, à portée