Caroline Challan Belval réinterprète la carte du ciel en créant des sphères gravées, intitulées Sphères des bâtisseurs. Ces sphères sont inspirées du globe céleste de Vincenzo Coronelli, gravé en 1693 pour Louis XIV. Elles représentent les « astres fixes ». Sur ces sphères, l’artiste grave l’empreinte du ciel et du temps à l’aide de repères empruntés à l’astronomie ancienne et actuelle. La construction des sphères requiert dès lors la collaboration de l’Observatoire de la Côte d’Azur et de l’Institut Astrophysique de Paris. Peu à peu, apparaissent ainsi, amas d’étoiles, supernovae, nébuleuses, galaxies, quasars, nuages sombres, poussières, objets invisibles, «champs du ciel banals», qui animent le ciel profond.
Leur position, leur mouvement, les forces qui régissent leur progression et leurs déformations font l’objet d’hypothèses - artefacts humains qui se matérialisent sous forme de peintures ou de dessins en figures et diagrammes. Les gravures des constellations sont, comme dans l’Aleph de Borges, l’expression d’un monde visible depuis un point unique : celui de l’observateur.
Carole Lenfant, commissaire de l’exposition Ars architectonica, Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris, 2014
Légende
La Sphère des bâtisseurs a été réalisée à l’occasion de l’exposition Caroline Challan Belval, Ars architectonica, Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris, 2014-2015, produite en partenariat avec la Région Provence Alpes Côte d’Azur, Savoie Métal, avec la collaboration de l’Observatoire de la Côte d’Azur, l’Institut Astrophysique de Paris, le laboratoire C2RMF, l’Association des Amis du MAMAC, Nice, et de la Bibliothèque Nationale de France, Paris, par le prêt du globe céleste gravé de Coronelli.
Sphère des astres fixes gravée sur le modèle de la sphère céleste gravée de Vincenzo Coronelli pour Louis XIV, 1693, graveur : J.B. Nolin.
Une centaine d’objets célestes sont représentés.
Langues : français, anglais, grec, arabe, code.
Sources : Centre des données astronomiques de Strasbourg, catalogue Messier, Washington double star catalogue.
Sphère des bâtisseurs, empreinte du ciel, 2014
Globe céleste, sphère des fixes. Gravure à l’eau forte sur matrices en cuivre, vernis mou, essence de lavande, aquatinte, découpe à l’acide. Impression à l’encre noire sur papier japon Udagami, dessin à la plume et à l’encre de Chine, feuille d'or. Impression sur la presse de la Villa Arson. 108 cm de diamètre.
Sphère des bâtisseurs déployée, 2014
24 semi-fuseaux et 2 pôles sur cyclorama
Eau forte et monotype sur cuivre, impression sur papier Hahnemühle, 78 x 45 cm
Exposition personnelle Ars architectonica, Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris, 2014-2015
La Sphère noire des bâtisseurs a été créée en 2015 avec le soutien de la Région d’Ile de France et du Conseil Général de l’Essone en collaboration avec l’Association Culture en Essone, à l’occasion de la manifestation «La mémoire». Impression par l’Atelier Moret-Manoviller, Paris.
Sphère Noire des bâtisseurs, 2015
Eau forte, essence de lavande, vernis mou et aquatinte sur cuivre, double encrage argent, feuille d’argent, tirage unique sur papier japon Gampi, peinture ardoise noire, 108 cm de diamètre.
La Sphère tatouée des bâtisseurs et la Sphère immatérielle, sont créées en 2017 pour une exposition personnelle de l’artiste au Musée Jean Cocteau/Collection Severin Wunderman à Menton, Le Testament d’Eve.
Sphère tatouée des bâtisseurs, 2017
Sphère brodée sur peau à l’aiguille et au fil bleu à la manière du tatouage, imprimée à l’encre noire, rehauts de feuille d’argent, produite avec le partenariat de la Mégisserie Lauret. 108 cm de diamètre.
Sphère immatérielle des bâtisseurs, 2017 (3D/Vidéo)
Sphère, ciel, hémisphères, objets virtuels montés en vidéo, 3mn30.
Sphère virtuelle et vidéo produites pour l’exposition Le Testament d'Eve à partir de la Sphère noire. Ces sphères ont été activée par une performance filmée dans la Grande coupole de l’Observatoire de la Côte d’Azur, permettant de rejoindre l’échelle des Globes géants de Coronelli.
Vidéo filmée avec la collaboration de Gérard Stérin, directeur de la photographie.
Montage vidéo en collaboration avec Catherine Filliol.
Modélisation : Matthieu Stéfani.