Caroline Challan Belval

DU REGARD DE LA MAIN - Carole Lenfant


« Dans ces murs voués aux merveilles
J'accueille et garde les ouvrages
De la main prodigieuse de l'artiste
Égale et rivale de sa pensée
L'une n'est rien sans l'autre » Paul Valéry.

Citation inscrite sur le fronton du pavillon 
du hall de tête du Palais du Trocadéro,

Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris.
 

Caroline Challan Belval nous conduit avec puissance au cœur  des êtres, des lieux et des œuvres qu’elle rencontre du regard, de la main. Gestes proches de ceux des danseuses : maîtrisés, délicats, patients et justes dans l’essence des objets qu’elle fait émerger. Elle saisit avec force l’apparente évidence des lieux et  donne  naissance à des images où se mêlent rencontres ineffables,  poésie,  étrangeté, traces spectrales. Témoin d’enveloppes plurielles en espérance de leur nouvelle peau, l’œuvre de Caroline Challan Belval retrace une vision singulière sur plus de six années d’une part d’histoire des collections du musée des Monuments français.

Visages de sculptures recouverts d’un voile pudique contre la poussière, œuvres protégées en attente d’une autre vie,  perception d’espaces encore chrysalides, elle livre par son travail  un état de mutation anonyme et bouleversant. Révélation d’un temps qui n’existera plus jamais et qui pourtant a bien eu cours. La période de travaux figée dans son instant était une métamorphose: celle d’un musée qui venait s’inscrire dans l’ouverture d’une Cité de l’architecture et du patrimoine.

Texte écrit pour le catalogue de l’exposition Caroline Challan Belval, On n'aura jamais fini d'épuiser les apparences, CIAC, Carros, 2011-2012.

© Carole Lenfant


 

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